Journaliste et coach sportive depuis plus de dix ans, Julie Pujols s’est fait connaître sur les réseaux sociaux en 2020 grâce à ses entraînements en live sur Instagram. En dehors de ses cours de musculation, de pilates et de danse rythmée, cette jeune maman donne également des conseils bien-être. Rencontre avec cette sportive engagée.
Je suis coach depuis plus de 10 ans à côté de mon boulot de journaliste. J’ai eu mon diplôme d’État en 2011. Ce qui a fait que je suis devenue connue, c’est le confinement. Quand on a appris qu’on n’allait plus pouvoir faire nos cours, j’ai dit à mes élèves “je crois qu’il y a une fonctionnalité de live sur Instagram, on aura qu’à faire le cours de lundi en live”. Je m’attendais à ce qu’il n’y ait que mes élèves, donc des cours d’une petite vingtaine. Au bout d’un mois, on était 5000 ! En plus j’étais enceinte pendant le confinement, mon métier me manquait alors j’ai fait tous mes cours en live et j’ai été connue comme ça sur les réseaux. On était plusieurs à proposer ça pendant le confinement sans être payé. J’ai forcément réfléchi à un modèle économique et j’ai donné mes cours avec un abonnement. Le but c’est qu’on garde l’ADN de mes cours : un studio dans lequel on va 2 fois par semaine, 2 cours d’une heure par semaine.
Je partage vraiment mes journées entre l’écriture de mes articles et la conception et l’enregistrement de mes cours. Je prépare et tourne mes cours le matin et puis l’après midi j’écris mes articles pour ELLE ou vice versa. C’est toujours la tête et le corps et puis gérer mon petit bébé.
Je ne fais rien de plus l’été. Je fais la même chose. Je suis mes cours, comme mes élèves. Je continue à enregistrer mes cours.
Dans toutes mes méthodes, je propose de se poser juste après la séance. De ressentir ce qui se passe dans le corps et surtout dans la tête. D’abord on est fière de soi, puis grâce au shot de dopamine et d’endorphine, on se sent plus posée, plus sereine, on a plus de recul vis à vis de nos soucis. Le fait de prêter attention à ça, ça donne envie de recommencer. C’est ça la motivation : être plus à l’écoute de ce que la séance a fait sur la tête et sur le corps. Le fait de prendre conscience de ça, fait dire au cerveau “tiens ça m’a fait du bien, j’ai envie de recommencer”. Et puis il faut s’écouter, c’est chacun à son rythme. En général ça marche bien, puisque souvent, des filles qui n’ont jamais fait de sport arrivent à trouver la motivation même sur le tard.
Je n’ai pas vraiment de rituels. Je prends plaisir à manger de bonnes choses. Je trouve aussi que des gestes anodins, comme se passer de la crème tous les jours, ne sont finalement pas anodins. Il y a vraiment quelque chose avec le toucher, que ce soit le massage ou l’auto massage. C’est vraiment l’un des piliers de ma vie, même si je n’arrive pas forcément à le faire assez souvent. Que ce soit des massages chinois, basiques, qui réénergisent, qui rééquilibrent un peu tout… C’est très important de se toucher, de s’auto-masser et de se faire masser. Le toucher permet de se reconnecter à son corps et d’avoir envie de prendre soin de lui.
C’est le plus beau cadeau que m’offre mon boulot. Il n’y a rien de plus beau, j’ai beaucoup de chance. Surtout que c’est beaucoup plus profond que des simples résultats esthétiques. C’est aussi ça que j’essaie de faire comprendre aux femmes. Quand on me témoigne ça, c’est une satisfaction énorme. Je reçois des choses très fortes. Des femmes m’ont déjà dit “moi j’ai réussit à partir de chez moi, mon mari me bat et j’ai trouvé la force dans tes cours”; des femmes qui n’ont plus de troubles alimentaires parce qu’elles ont trouvé un équilibre grâce au sport; des femmes de 65 ans qui n’avaient jamais fait de sport et qui ont réussi… C’est vraiment l’une des plus belles choses dans ma vie. C’est une grande chance. C’est vraiment pour ça que j’œuvre. J’essaie de montrer que le sport est bien plus que quelque chose qui apporte un joli corps, mais que ça apporte aussi beaucoup sur la santé mentale, sur la force mentale et sur l’équilibre quotidien. Quand mes élèves arrivent à sentir ça, c’est tout gagné.
Je trouve ça ridicule. C’est un mot que je n’utilise pas. Comme le ventre plat. A un moment je pensais que ça avait disparu, finalement je pense que la pression est de plus en plus grosse sur les femmes. Pour moi il n’y a pas de summer body. Il y a : prendre soin de soi toute l’année à son rythme comme on peut. Je découvre Tik Tok et hier j’ai tenu 30 secondes sur l’appli parce que j’ai vu la mode du filtre qui te fait perdre 15 ou 30 kilos. J’ai vu plein de jeunes filles dire “mon rêve”. Quand on voit ça et toutes les célébrités qui sont de plus en plus mince, je me dis qu’il y a encore beaucoup de boulot. Je veux aussi faire comprendre aux filles qu’il n’y a pas de summer body, que c’est n’importe quoi.
Il n’y a qu’en France qu’on pose ce genre de questions. J’aime bien raconter à mes élèves les questions qu’on me pose, comme celle-ci. Régulièrement, des canadiennes ou des étrangères qui parlent français, ne comprennent même pas la question. Elles me disent “je ne comprends pas qu’est ce qu’elles veulent dire”. Il n’y a qu’en France qu’on a mis dans la tête des femmes qu’on ne pouvait pas faire de sport enceinte. Il y a très peu de recherches sur le sujet et très peu de médecins qui s’y intéressent, puisque tout le monde a peur de la fausse couche, puisque c’est un phénomène inexpliqué, les médecins préfèrent dire “olala ne bougez pas”. Ça désespère les spécialistes et les professeurs qui travaillent sur ça. Ils disent que c’est de pire en pire, que ça n’avance pas. La médecine française est la plus machiste par rapport au sport et la grossesse. On peut faire du sport ! Moi j’ai fait du sport jusqu’au bout. J’ai 90% de mes élèves depuis que je suis coach, qui font du sport jusqu’à leur terme. On peut tout faire si on n’a pas de problèmes. On peut aussi faire des abdos s’ il n’y a pas de diastasis, on peut faire des abdos hypopressifs sans problèmes. De nouveaux ayatollah des abdos essaient de faire croire que non, mais si si. J’ai plein de témoignages de gynécologues obstétriciens, de kinés, de sage femmes, qui me disent que les filles qui ont suivi mes cours ont un accouchement et une grossesse qui se passent beaucoup mieux. Leur post partum est plus facile . Donc quand on peut, quand on a envie et de façon raisonnable, bien sûr qu’on peut faire du sport pendant la grossesse !